La malaria
« La malaria fait un million de morts dans le monde chaque année, l’équivalent d’un World Trade Center par jour »
Paul Wolfowitz, président de
« La malaria fait un million de morts dans le monde chaque année, l’équivalent d’un World Trade Center par jour »
Paul Wolfowitz, président de
Brèves :
Ethiopie : sanglantes élections en 2005
Le député Wolde-Michael Meshesha, président de cette commission d’enquête a affirmé qu’il s’agissait d’un « massacre », puisque « les manifestants étaient désarmés. »
Les chiffres officiels parlaient de 60 morts.
Libye : indemnisation pour les chômeurs
Les diplômés-chômeurs libyens bénéficieront, à partir de la fin du mois d’octobre, d’une allocation versée par le Fonds national pour l’emploi.
Outre les diplômés-chômeurs, cette mesure annoncée le 18 octobre bénéficiera également aux employés du public et du privé qui ont perdu leurs postes pour des raisons économiques et administratives.
Créé cette année, le Fonds national pour l’emploi est financé grâce aux revenus pétroliers de
Palestine : hold-up sur les terres
Une étude récente de l’association pacifiste israélienne Peace Now montre que 43% de la surface totale des 102 avant-postes israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ont été construits sur… des terrains privés palestiniens. Le rapport rappelle que cette pratique « absolument interdite » représente « un acte criminel ». (Voir : http://www.peacenow.org.il/site/en/homepage.asp?pi=25 )
Algérie : Le FMI pointé du doigt
Le Fonds Monétaire International a justifié ses réserves en expliquant que cette hausse pourrait entraîner une déstabilisation des équilibres macroéconomiques.
Jaafar. A.
"Far from being able to provide aid and protection to their citizens, African governments and the vampirelike politicians who run them are regarded by the populations they rule as yet another burden they have to bear in the struggle for survival."
Martin Meredith, in The Fate of
Belgique : les Marocains touchés par la pauvreté
Les personnes d’origine turque et marocaine sont les plus touchées par la précarité en Belgique, selon les résultats partiels d’une étude réalisée pour le compte de
Réalisée par les universités de Liège et d’Anvers, l’étude s’est intéressée aux Italiens, aux Turcs et aux Marocains, qui constituent les groupes issus des vagues d’immigration les plus anciennes en Belgique.
Les nouveaux migrants et les illégaux ne sont pas concernés par cette étude.
Selon ces résultats, 58,9 pc des personnes d’origine turque et 55,6 pc des Marocains établis en Belgique disposent d’un revenu situé sous le seuil de pauvreté européen, estimé à 777 euros par mois.
A titre de comparaison, 21,5 pc des Italiens établis en Belgique vivent sous le seuil de pauvreté, contre 10,16 pc de Belges. L’enquête, qui est la première du genre en Belgique, montre aussi que 38,7 pc des Turcs d’origine et 25 pc de Marocains doivent boucler leurs fins de mois avec moins de 500 euros.
Les chercheurs expliquent cette réalité par la faible scolarité, le manque de connaissance des deux langues nationales (français et néerlandais) et la discrimination dont sont victimes ces deux communautés sur le marché du travail, de l’habitat ainsi que dans l’enseignement.
« La vraie mesure d’un homme est la manière dont il traite quelqu’un qui ne peut lui rendre absolument aucun service. »
Samuel Johnson
Les règles à suivre pour espérer poursuivre une carrière professionnelle d’Historien en Occident
Les électeurs du Front National ne sont pas tous des fascistes qui s'ignorent. Ils se sont tournés vers ces partis parce qu'ils n'ont pas trouvé dans le champ politique un espace pour s'exprimer. A force de nier la réalité sociale et la dégradation des conditions économiques, les partis traditionnels ont nourri le vote protestataire.
Spécialiste de l’électorat frontiste depuis 1993, Richard Lorent est licencié en sciences économiques et sociales (UCL). Militant politique et syndical, journaliste social, il vient de publier Extrême droite : le suffrage détourné (éd. Couleur livres), un livre iconoclaste qui nous rappelle combien le vote extrémiste « n’est pas une fatalité » et met la classe politique face à ses responsabilités.
Pourquoi cet intérêt pour l’électorat frontiste ?
Après le scrutin communal de 1995 à
En 2000, à la demande de l’USC de Farciennes cette fois, j’ai mené une enquête participante, sur le même thème. Après deux ans de recherche, mon rapport mettait le doigt sur les liens supposés entre certains milieux sociaux et le FN, sur le fonctionnement interne du PS, le clientélisme qui énerve les Farciennois, le ressentiment des couches populaires… Après ? Plus rien ! Pas d’infirmation aux militants ni de débat. C’est comme si on ne voulait pas savoir ! Comme si l’épisode frontiste n’était qu’un épiphénomène. La routine politique a repris rapidement ses droits. Depuis lors, je me pose sans cesse la même question ; qu’y a-t-il dans le suffrage frontiste qui effraie tant les politiques ?
Vous écrivez : « on ne combat pas un phénomène sans le comprendre. »
C’est primordial. Après les élections de 2004, le ministre de l’Intégration sociale Christian Dupont (PS) avait créé la surprise en annonçant, par voir de presse, son intention de confier une vaste enquête universitaire sur le vote d’extrême droite. Cette recherche n’a jamais vu le jour. L’aile libérale du gouvernement se serait opposée à une telle recherche. Je crois que l’on a peur de voir le réel. Peur d’admettre la grave crise de nos démocraties. Peur de devoir remettre en cause le système particratique et ses dérives.
Votre constat est sévère : les partis font fausse route ; ils sont englués dans leurs certitudes et leurs routines ; ils ont confisqué le débat démocratique.
Oui, je le pense. C’est ce qu’on appelle « le suffrage détourné ». Les partis sont devenus des forteresses imprenables. Et malgré une démocratisation interne formellement irréprochable, il y a encore une logique féodale, une absence d’ouverture et d’autocritique, un discours élitiste… La politique ne doit pas être aux mains d’un clergé intouchable. Elle doit s’ouvrir, être à l’écoute de la réalité sociale. Elle ne peut pas se contenter de minuscules espaces de paroles aménagés dans la perspective d’un scrutin. Elle doit arrêter de se calquer sur les modes de fonctionnement de l’économie de marché.
Vous dites : « La démocratie ne se protège nu par des dérobades, ni par des incantations, ni par la méthode Coué. »
Oui, c’est le cœur du problème. De quoi se nourrit le vote frontiste ? Principalement du déni, par les politiques, du ressentiment collectif, de la dégradation des conditions matérielles d’existence. Une frange de plus en plus grande de la population vit dans la précarité, la misère sociale, le manque de perspectives. Machiavel disait « gouverner, c’est faire croire ». Arrêtons ! La politique, c’est un métier difficile, de plus en plus. Les marges de manœuvre sont de plus en plus limitées. Les enjeux sont complexes. Il faut réhabiliter le politique, bien entendu. On a besoin de politique ! Mais en intégrant la dimension citoyenne, le secteur associatif, le monde syndical ; en abordant l’électeur non pas seulement comme un « client », mais comme un « acteur »... Je plaide pour davantage d’humilité dans le chef des partis politiques ; plus de discours où l’on a le courage de dire que la politique ne peut pas tout, qu’elle est parfois impuissante : moins de stratégies dilatoires, etc.
Revenons à l’électeur frontiste. Son comportement serait dicté par le défaut de proximité, le mécontentement, l’immaturité politique…
Oui. Dimanche, après le scrutin, j’entends déjà les commentaires convenus concernant le vote d’extrême droite, les « serments d’ivrogne », les discours moralisateurs. On va redire que l’électeur se trompe de colère, qu’il est dans l’erreur, qu’il est immature. C’est plus facile d’infantiliser que d’essayer de comprendre. Je ne dis pas que le vote protestataire, c’est bien ou acceptable… Je veux seulement qu’on entende ce qu’il y a derrière. Que nous disent ces électeurs ? « Voyez notre réalité sociale qui se dégrade ; arrêtez de nous prendre tous pour des fascistes ; moins d’arrogance, plus de compréhension et d’empathie, etc. » Le débat public s’appauvrit. On réduit la démocratie à trois minutes dans l’isoloir. On focalise sur les mandats publics, la course électorale. Les électeurs qui se sentent oubliés, mis à l’écart, l’ont bien compris. Ils utilisent le suffrage universel comme une arme pour protester, sanctionner, dire leur malaise. Il est grand temps de plancher sur ce suffrage détourné.
Propos recueillis par Hugues Dorzée
Interview parue dans Le Soir, quotidien francophone belge, édition du vendredi 6 octobre 2006, p.18
LORENT, Richard, Extrême droite : le suffrage détourné, Ed. Couleur livres, col. Voix livres, Bruxelles, 2006, 111p., 12 euros.
« Ancien disciple du célèbre linguiste américain Noam Chomsky, Luc Steels a entrepris de recourir à des robots et à des techniques plus avancées de l’intelligence artificielle pour tenter de comprendre les mécanismes cognitifs qui président à nos aptitudes langagières. Et là, nous avons pu assister à un phénomène fascinant : l’émergence, en direct, d’une langue ! […] Dans l’univers des robots, il suffit de très peu de temps pour que naissent des langues, toutes différentes, et dont les formes laissent une grande place au hasard. Comme à l’origine ?
Science et Vie, « Sur le bout de la langue » (éditorial), N°1069, octobre 2006, p.3
Le commerce équitable a besoin d’un nouveau souffle
Bruxelles- Une étude menée par des chercheurs des universités belges de Liège et de Louvain plaide pour une réaffirmation des normes du commerce équitable.
Des chercheurs des universités belges de Liège (Est) et de Louvain (Centre) ont rendu public mardi à Bruxelles une étude portant sur le commerce équitable et ses normes.
Inventé d’abord par un ensemble d’ONG désireuses de commercer de manière solidaire et juste avec les pays du Sud, le commerce équitable « a besoin de voir ses normes réaffirmées », estiment les chercheurs qui ont mené cette étude.
Ces normes, qui visent à intégrer les groupes marginalisés dans les pays en voie de développement (petits producteurs, femmes, etc.) dans les circuits économiques, bénéficient en priorité aux projets qui s’inscrivent « dans le cadre d’engagements à long terme et non dans une logique commerciale à court terme », rappelle M. Mormont, l’un des chercheurs ayant contribué à cette étude.
Cette étude visait en outre à rappeler que la conceptualisation actuelle du commerce équitable l’éloigne de ses normes d’origine, ce qui rapproche ce concept d’un « modèle marchant classique », ajoute M. Mormont.
Les chercheurs ont aussi exprimé leurs inquiétudes en raison de la multiplication des intermédiaires dans le commerce équitable, ce qui entraîne une complexité croissante des négociations.
Ils exhortent par conséquent les pouvoirs publics à intervenir dans le débat pour que les produits étiquetés « équitables » continuent à respecter les normes du commerce équitable.
Par ailleurs, les chercheurs exhortent également les partenaires commerciaux et les acteurs économiques du Nord à respecter les normes du développement équitable.
Depuis l’apparition des produits portant son étiquette dans les rayons de la grande distribution, le commerce équitable, qui permet aux producteurs au Sud de préserver une marge de manœuvre nécessaire au développement de leurs projets et activités lucratives, offre une série de marchandises et d’articles élaborés, de meilleure qualité, et respectant davantage les normes environnementales.
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« Ceux (les Etats-Unis et Israël) qui s’opposent à
Abdou Diouf, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire français L’Express (N°2883, du 5 au 11 octobre 2006, p.43)
Katim Alaoui, pharmacologue: Une Ecolo Pardi
Katim Alaoui, 45 ans, est pharmacologue, entre autres. Elle a aussi choisi sa bataille, l’arganier marocain, au-delà de l’aspect scientifique…
Elle se bat pour des arbres. Une lutte qui peut paraître bien dérisoire dans un pays aux plaies béantes. Katim Alaoui a tout de même choisi de se battre pour un arbre, l’arganier. Un arbre qui, soit dit en passant, fait vivre 2,5 millions de Marocains. Ce sont ces hommes et ces femmes qu’elle a choisis.
“Parlez-moi de vous”. Et elle vous répond l’arganier. Un cours, un exposé, une thèse vivante sur l’arganier. Ce n’est pas le sujet et pourtant, si ! Les premiers doutes sont rapidement balayés par une affection nouvelle et contagieuse, et vous voilà endoctrinée par une sorte de prêtresse écolo. L’entretien terminé, Katim Alaoui sourit, presque désolée : «Au moins maintenant, lorsque vous verrez un arganier, vous ne le regarderez plus de la même manière». Mais avant, elle a parlé de l’histoire du seul arbre qui n’existe nulle part ailleurs qu’au Maroc, récit raconté comme celui d’un être cher, à mi-chemin entre l’affection avouée d’une mère pour son enfant et l’intérêt scientifique d’une pharmacologue confirmée. On est loin d’une hurluberlu green-peacienne menottée à la coque d’un navire, et juste tout près d’une carrière vouée à une cause et à ses conséquences sociales et économiques.
Mon fils, ma bataille
Il en a fallu des efforts, mais finalement on y arrive. Qui est-elle ? Elle est la fille d’un haut fonctionnaire de l’administration et d’une directrice d’école, «à l’enfance privilégiée» et au rapport inné à la nature. Docteur de Sciences pharmaceutiques à Bordeaux, et plutôt que d’attendre une équivalence qui n’est toujours pas arrivée et puisqu’elle n’est pas du genre à patienter, Katim Alaoui soutient un Doctorat d’Etat en pharmacologie à Casablanca en 1998. Son sujet de thèse se rapporte à l’arganier. La boucle est bouclée, la discussion est close et l’on repart sur le fameux sujet. Entre-temps, elle s’est mariée à un homme «avec qui elle a été à bonne école, qui ne s’est jamais donné une minute de repos», a eu deux filles et a poursuivi sa carrière de professeur de pharmacologie à la faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat. Elle y est également responsable de la formation d’homéopathie, de celle de phytothérapie, tout récemment de l’UFR des substances naturelles, a participé à la rédaction de plusieurs ouvrages, est l’une des grandes spécialistes des plantes médicinales et pour finir, si vous en avez encore le souffle, a été nommée responsable des affaires culturelles des étudiants pour lesquels elle est en train de monter une troupe de théâtre, un orchestre et un jardin botanique au sein même de la faculté. Et avec cela, ce sera tout de même arganier ou ne sera pas. «Il faut 10h de meule à une femme pour tirer des graines
1961
Naissance de Katim Alaoui à Casablanca.
1989
Doctorat en Sciences pharmaceutiques à Bordeaux
1998
Doctorat d’Etat en pharmacologie à Casablanca. C’est la rencontre avec l’arganier.
2004
Katim Alaoui crée
2006
La bataille continue. Objectif : l’énergie solaire
Par Oumama Draoui
Moubarak fils sur orbite
Ce n’est plus l’attitude - très critiquée par l’opposition - du président Hosni Moubarak lors de la dernière guerre du Liban qui cristallise le débat public en Égypte. Un autre sujet, de politique intérieure cette fois, focalise désormais l’attention de l’opinion publique : le 4e congrès du Parti national démocratique (PND, au pouvoir). Officiellement, les 2500 participants aux assises prévues du 19 au 21 septembre au Caire devraient examiner la question des réformes constitutionnelles promises par le vieux raïs (78 ans) durant sa campagne pour la présidence de 2005 et faire le bilan de la première année de son cinquième mandat.
Mais, aux yeux de l’opposition et d’une partie de la presse, la grand-messe du PND risque fort d’être une phase décisive d’un autre agenda, moins avouable : la mise sur orbite de la succession de Gamal Moubarak, le fils du chef de l’Etat. Après avoir piloté le comité politique de cette formation qui domine la vie politique nationale depuis un quart de siècle, le rejeton présidentiel, 42 ans, a été promu en janvier dernier, vice-président du PND. Son père va-t-il démissionner de la présidence du parti en sa faveur ? C’est, en tous cas, ce que président nombre des commentateurs cairotes plus que jamais sûrs de la volonté du raïs de léguer la magistrature suprême à son fils.
Plusieurs indices sont venus dernièrement conforter les tenants de cette thèse. Pour la première fois, un dirigeant du PND –Hossam al-Bedraoui, interviewé le 27 août par le quotidien Al Wafd, a déclaré que Gamal était l’un des candidats du parti à la succession du raïs. Et ce au moment même où l’intéressé venait de parachever sa mainmise sur l’appareil. « C’est Gamal qui a conçu tous les aspects de l’organisation du congrès », affirme-t-on au Caire. On cite notamment sa décision de traduire en anglais dépliants et brochures contenant les documents de base du parti. C’est lui également qui a dressé la liste des invités étrangers. Dans ce contexte, la présence annoncée de David Welch, ex-ambassadeur américain au Caire et actuel secrétaire d’État adjoint chargé du Proche-Orient, n’est pas anodine. Aux yeux de nombreux observateurs, elle révèle le souci du pouvoir de faire adouber le fils du raïs par Washington.
Du coup, les détracteurs du régime, des Frères musulmans, sont devenus, à l’issue des législatives de l’an dernier, la première force d’opposition parlementaire, aux laïcs du mouvement Kefaya (Ça suffit !), ont décidé de réagir. « Durant la tenue du congrès du PND, déclare un opposant, nous allons organiser des contre-manifestations pour montrer à la face du monde notre rejet de tout schéma de succession contraire aux traditions de l’Égypte républicaine. »
BEN ALI, Abdallah, « Moubarak fils sur orbite », Jeune Afrique l’Intelligent, N°2384, du 17 au 23 septembre 2006, p.41
NB : Cet article a été mis dans la catégorie « migration et développement » en raison des conséquences désastreuses que cette succession, conforme aux principes ubuesques de la république héréditaire, peut entraîner en termes de libertés, de démocratie, de justice et de développement. Nous adhérons sans réserve aux recommandations d’une étude commandée par
Discours de Malalai Joya prononcé au Congrès du NPD fédéral- Canada.
Québec, 9 septembre 2006.
"Au nom de la démocratie et de la paix, mes chers amis, j’aimerais vous transmettre les salutations les plus chaleureuses du peuple afghan. Avant de parler de la situation dans mon pays, je tiens à remercier, du fond de mon cœur, mes amis au Nouveau Parti démocratique, qui ont pensé à leurs sœurs afghanes et qui m’ont invitée à ce rassemblement.
Mes amis honorables, cinq ans après la chute du régime misogyne et anti-démocratique des Talibans, presque cinq ans après le début de l’attaque menée par les États-Unis contre l’Afghanistan, vous aimeriez sans doute que je vous parle du progrès et des résultats positifs en Afghanistan, mais j’ai le regret de vous informer que l’Afghanistan est encore une terre en proie à une incendie double.
Le gouvernement américain a effectivement renversé le régime des Talibans, avec son esprit médiéval et ses maîtres d’Al Quaeda. Mais, ils ont permis que l’Alliance du Nord accède à nouveau au pouvoir. Ce groupe ressemble aux Talibans sur le plan des croyances, et ils sont aussi brutaux et anti-démocratiques que les Talibans. Parfois encore pires.
En décembre 2003, à titre de représentante à la grande assemblée, j’ai parlé de la criminalité de l’Alliance du Nord, et des dangers auxquels ils exposeraient l’Afghanistan. Mais aujourd’hui, même l’ONU accepte que l’Afghanistan devienne un narco-état sous leur régime.
Il faut que je vous dise que malheureusement, la situation désespérée du peuple afghan n’a pas changé. Lorsque le pays tout entier vit à l’ombre de l’arme à feu et des seigneurs de guerre, comment ses femmes peuvent-elles jouir des libertés les plus fondamentales ? Contrairement à la propagande diffusée par certains médias dans l’Ouest, les hommes et les femmes en Afghanistan n’ont pas été « libérés » du tout.
J’aimerais vous décrire la réalité de mon pays en pleine crise, même s’il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg.
Selon les Nations Unies, c’est un pays qui fait face à une crise de santé qui est considérablement pire que celle occasionnée par le tsunami. Sept cents enfants et entre 50 et 70 femmes meurent chaque jour, faute de services de soins de santé. Le taux de mortalité des mères et des enfants est encore très élevé : entre 1600 et 1900 femmes sur 100 000 meurent en couches. L’espérance de vie est inférieure à 45 ans.
Chez les femmes afghanes, le taux de suicide est terriblement élevé. Selon un sondage récent effectué par UNIFEM, 65 % des 50 000 veuves à Kabul voient le suicide comme la seule issue pour s’échapper de la misère noire dans laquelle elles se trouvent. De plus, le sondage prouve que la majorité des femmes afghanes sont victimes de violence psychologique et sexuelle.
Dans un pays qui a besoin d’énormément d’efforts de reconstruction, 40 % de la main-d’œuvre est au chômage, et une vaste majorité vit au-dessous du seuil de la pauvreté. L’Afghanistan se classe 175e sur les 177 pays de l’indice du développemnt humain de l’ONU.
Il est ironique que cela se passe dans un pays qui a reçu 12 milliards de dollars, et qui s’est vu promettre encore 10 milliards de dollars au congrès à Londres l’année passée. Mais cet argent finira principalement dans les poches des seigneurs de guerre, pour qu’ils puissent mieux opprimer notre pays.
Les crimes et les actes de brutalité commis par les seigneurs de guerre extrémistes persistent, et ce, sous le nez des troupes américaines et de l’ISAF. Des bandits armés de l’Alliance du Nord ont violé Fatima, âgée de 14 ans, ainsi que sa mère. Ils ont violé Rahima, 11 ans, et sa grand-mère de 60 ans. C’est un pays où Amina, 30 ans, a été tuée par lapidation, où Nadia Anjuman est devenue la cible facile de la violence de son mari parce que celui-ci avait la certitude de bénéficier de l’appui des seigneurs de guerre de l’Alliance du Nord misogyne.
Sous le régime des Talibans, le ministère du Vice et de
Dans une déclaration de l’année passée, le comité américain pour la protection des journalistes, (Committee to Protect Journalists), a dit : « Les journalistes afghans font face à des pressions sévères exercées par les autorités afghanes, y compris des menaces, l’intimidation, même l’incarcération et le meurtre. » Voici ce qui se passe pendant que M. Karzai et les médias de l’Ouest parlent de la liberté d’expression en Afghanistan.
Ceux qui défendent la justice sont menacés de mort. Le 7 mai, 2006, j’ai été agressée physiquement par deux députés au Parlement qui soutiennent les seigneurs de guerre et les drogues, parce que j’avais dit la vérité. J’avais parlé des crimes de l’Allaince du Nord. L’un d’entre eux a même crié : « Prostituée, prenez-la et voilez-la ! »
Plutôt que de se fier aux gens pour traduire en justice ces seigneurs de guerre criminels, le président Hamid Karzai leur donne des postes supérieurs. Par exemple, cette année, il a nommé treize anciens commandants, avec des liens à la contrebande de drogues, au crime organisé et aux milices illégales, à des de postes de hauts dirigeants au sein de la police.
En raison de la situation tragique en Afghanistan, les 4 millions de refugiés afghans inscrits en Iran et au Pakistan, n’ont guère envie de retourner dans leur pays.
Mes chers amis, le gouvernement américain ne cesse de dire qu’il ne répétera pas les erreurs du passé en appuyant les extrémistes. Mais la vérité déchirante est que les États-Unis commettent exactement les mêmes erreurs. Ils appuient les extrémistes de façon généreuse, plus que jamais. Les États-Unis dépendent de l’Alliance du Nord, ceux-là mêmes qui ont transformé l’Afghanistan en enfer entre 1992 et 1996, et qui posent encore un danger énorme à la stabilité et à la paix dans mon pays.
Kathy Gannon, spécialiste en Afghanistan, dit avec raison que « les États-Unis ne s’intéressent pas à la paix en Afghanistan. Ceux qui ont tué des milliers de personnes, ceux qui ont appuyé l’industrie de la drogue, dirigent le pays. »
Les Afghans, les gens partout au monde qui croient à la justice, et des organismes internationaux en matière de droits de la personne, demandent d’une seule voix que les seigneurs de guerre et les anciens pantins pro-Moscou soient traduits en justice. Mais plutôt que d’être traduits en justice, ils se voient proposer des postes supérieures et des occasions de siéger au Parlement, avec l’appui des États-Unis et de ses alliés.
Le gouvernement américain inclut Gulbuddin Hekmatyar dans sa liste des terroristes les plus recherchés, mais 34 membres de son parti siègent au Parlement afghan. Les États-Unis travaillent avec des extrémistes pro-américains, et ils s’opposent uniquement aux extrémistes anti-américains. Voilà la raison pour laquelle les gens se moquent de la « guerre sur le terrorisme ».
L’élection parlementaire elle-même a fait la honte de la démocratie, même si les médias de l’Ouest l’ont appelée une grande réussite. Selon HRW, 70 % des membres du Parlement sont accusés de crimes de guerre, dont des membres de l’état fantoche russe, des trafiquants de drogues, des Talibans et des tueurs de l’Alliance du Nord.
Mes chers amis, les États-Unis ne se soucient pas de la racine du terrorisme en Afghanistan. Voilà pourquoi nous ne considérons pas les États-Unis comme le « libérateur » de notre pays.
J’espère que vous avez compris, à l’aide des petits exemples que je viens d’énumérer, que mon pays se trouve encore entre les griffes d’extrémistes et de terroristes meurtriers. La situation en Afghanistan, surtout celle des femmes afghanes vouées au malheur, ne changera jamais pour le mieux, tant et aussi longtemps que les seigneurs de guerre ne seront pas désarmés, et que la politique en Afghanistan ne sera pas délivrée des terroristes pro et anti-États-Unis.
Je pense qu’aucun pays ne peut donner la liberté à un autre pays.
Seulement le peuple lui-même peut s’affranchir. Les événements actuels an Afghanistan et en Irak en sont la preuve.
Je pense que si le Canada et d’autres gouvernements tiennent vraiment à aider le peuple afghan et à effectuer des changements positifs, il faudrait qu’ils agissent de façon autonome, plutôt que de devenir un outil avec lequel le gouvernement américain peut imposer ses mauvaises politiques. Il faut qu’ils s’alignent sur les besoins et les désirs du peuple afghan et qu’ils cessent d’aider les seigneurs de guerre et les éléments réactionnaires et ignorants au sein du système. C’est seulement en adoptant une telle approche que les pays pourront gagner la confiance des gens et prouver leur amitié envers le peuple afghan.
Nous sommes profondément désolés pour la perte des soldats canadiens en Afghanistan. Si le gouvernement canadien ne peut pas agir de façon indépendante plutôt que de suivre le programme du Pentagone, nous craignons que les efforts des troupes canadiennes ne servent que le gouvernement américain avant tout, et non pas le peuple afghan.
Nous voulons que le gouvernement canadien exerce une pression pour que des criminels comme Sayyaf, Rabbani, Qanooni, Mohaqiq, Fahim, Mullah Rakiti, les Khalqi et les Parchami soient délogés du pouvoir et traduits en justice. Il faut que les décideurs canadiens sachent que les seigneurs de guerre de l’Alliance du Nord sont également responsables des circonstances désespérées du peuple afghan et du malheur qui sévit actuellement en Afghanistan.
Je suis consciente des difficultés et des défis, et du risque de mourir aux mains des forces anti-démocratiques. Mais je me fie à mon peuple. Un jour ils pourraient me tuer, puisqu’ils ont des armes à feu, ils détiennent le pouvoir et ils ont l’appui du gouvernement américain, mais ils ne pourront jamais me réduire au silence ni cacher la vérité.
Merci. "
Malalai Joya
Source : NPQ ( Québec) www.npd.ca
Source : http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=4142
Chirac adore poser en champion désintéressé de l’aide aux pays pauvres. […]
Selon des critères plus pertinents que les simples masses financières,
C’est le classement établi par le très sérieux Center for Global Development, un think-tank de Washington, dont les prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz et Amartya Sen sont membres d’honneur.
Parmi la demi-douzaine de critères retenus : la nature de l’aide, liée, saupoudrée ou destinée à des régimes dictatoriaux ou corrompus ; mais aussi la politique globale des pays riches dans leurs relations internationales : barrières à l’importation, diffusion facilitée des technologies, politique d’immigration, écologie, paix dans le monde… En comptant ces critères, les Pays-Bas sortent premiers, suivis de la totalité de l’Europe du Nord et de l’Ouest : tous devant
Pourquoi
Le Canard Enchaîné,
Hebdomadaire, France
عطرك فاتنتي
ما زال يشل حواسي
مازال يتغلغل
كجروحي بين الأحشاء
يتغلغل في روحي
لينثر الحزن في كل الأرجاء
عطرك يا رائعتي
يفجرني ينابيعاً من الشعر
عطرك سيدتي
يجعلني أعود لأبجدية الحزن
و أبدأ من الصفر
***
و اسمك
ثلاثة أحرف
ثلاثة أحرف كتبت بها قدري
ثلاثة أحرف رسمت بها دربي
و نذرت لها عمري
ثلاثة أحرف كانت
آخر الأنفاس في صدري
***
Acces a la Paix (dans ce 21eme Siecle). Poesie d'El Bachir Boukhairat accompagne du luthiste Mounir El Bachir |
« Bien que
*
الخطر الهامّ الذي يتهدد المثقف هذه الأيام، أكان في الغرب أم في العالم غير الغربي، لا يكمن في الأكاديميا، أو الضّواحي، أو الروح التجارية المروعة للصّحافة و دور النّشر، و إنّما في مسلك سوف أُسمّيه الاحترافيّة. و ما أعنيه بالاحترافيّة هو اعتبار وظيفتك كمُثقّفٍ و كأنّها عملٌ تُؤدّيه كسبا للرّزق، بين التاسعة و الخامسة، عينٌ لك على ساعة الجدار بينما الأخرى حولاء من النّظر في ما يعتبر سلوكا احترافِيّا سلِيماً ـ لا تحْدِثُ هَزّات بلا داع، ولا تُشرّدُ إلى أبعد من الأنماط و الحدود المقبولة، بل تُهيّئَ نفسك لتكون رائجاً، و لائقا قبل كُلّ شيء، و من ثمّ تصبح غير مثير للجدل، و غير معنيّ بالسياسة، و "موضُوعِيّا"
Le sport victime de l’incompétence linguistique
La nouvelle chaîne Arriyadiya, présentée comme « le futur bébé sportif de l’audiovisuel marocain », tarde à confirmer les espoirs placés en elle. Même si son lancement est récent, et qu’elle dispose par conséquent du temps nécessaire à son amélioration –voire son perfectionnement-, les nombreuses lacunes qu’elle présente ne peuvent que décevoir les passionnés de sport ayant tant attendu son avènement.
La présente critique s’intéressera particulièrement à l’aspect linguistique. Les déficiences remarquées, et même si elles sont, dans leur grande majorité, partagées par plusieurs médias marocains, sont flagrantes, voire impardonnables, car faisant partie des pré-requis nécessaires à l’exercice de la profession de journaliste.
Incapables de commenter un match de football dans une langue fluide et saine, qui coule de source, qu’elle soit prononcée avec un accent marocain ou autre, les commentateurs sportifs se perdent dans un mimétisme débilitant, à l’image d’une société marocaine malade de sa dernière tendance : la facilité du « copier-coller ».
Par conséquent, ce mimétisme donne inéluctablement lieu à des inexactitudes, à des erreurs grotesques, à une flagellation pure et simple de la langue arabe, pourtant suffisamment flexible pour permettre à son utilisateur de la manier avec facilité.
Le spectateur qui a suivi de près le match Far # Raja, retransmis en direct dimanche sur cette nouvelle chaîne, ne pouvait que se sentir offusqué par la piètre qualité de la langue utilisée, oscillant entre l’arabe dialectal pratiqué au Maroc et l’arabe classique, balayant un ensemble de variantes locales de l’arabe couvrant un espace géographique immense entre l’Atlantique et le Golfe, d’où les approximations, les anachronismes, les contresens et, surtout, les aberrations identifiables à tous les niveaux de la langue.
Le phénomène « peau noire, masque blanc », décrit par l’essai du même titre rédigé par Frantz Fanon, refait surface à un autre niveau linguistique : le « copier-coller » n’est plus effectué à partir d’une langue étrangère, mais plutôt à partir d’autres variantes de l’arabe. De telles performances, tristes malheureusement, traduisent une situation d’inconfort linguistique propre à des citoyens prétendant pratiquer deux langues, mais incapables, dans leur majorité, de s’exprimer clairement dans l’une ou l’autre.
Si les premières manifestations du « copier-coller » linguistique effectué à partir d’une langue étrangère, celle de l’occupant en l’occurrence, peuvent être expliquées –sans pour autant être justifiées-, celles, très récentes, du « copier-coller » effectué à partir de variantes de l’arabe, trahissent une absence de fluidité lexicale, d’aisance communicative et de maîtrise et découlent, particulièrement, d’un manque de confiance en soi plus que notoire.
En outre, ce manque de confiance en soi a déjà poussé plusieurs gouvernements à adopter aveuglément par le passé des modèles de développement importés sans se soucier de leur compatibilité avec les sociétés locales –le milieu de greffe-.
Il serait à craindre que de telles performances linguistiques soient les signes avant-coureurs les plus inquiétants d’une situation alarmante : le phénomène « peau noire, masque blanc » a investit le champ linguistique, le premier et l’ultime moyen d’expression d’un peuple, son premier refuge, son véritable vecteur de savoir et de connaissance, et la première marque de son génie, de son héritage perpétuellement en devenir.