Wednesday, October 10, 2007

Ramadan

« Ceux qui ont grandi sous la loi du jeûne, connaissent l’autorité fixe de temps. Ne savent-ils rendre plus docile leur volonté ! réprimer leurs passions et l’éveil des sens ! Entre l’aube et le crépuscule, la ville chemine comme un rêve dans le rêve. Le passant avance à la manière d’un fiancé inquiet avant la nuit nuptiale. Il côtoie pudiquement la femme, et la voici un ange, déjà un souvenir interdit, comme un vieux parfum qu’on ne sent plus qu’en mémoire.

Pour une journée de jeûne, on quitte ce qu’on possède, on le prête à Dieu. Au matin, les passants s’en vont, l’un après l’autre, vers leur lieu de travail. En s’arrachant à leur sommeil, ils rêvent éveillés dans une ville assoupie. Le temps s’en va, dit-on. L’espace aussi. La ville avec. Á la rupture du jeûne, deux voitures s’entrechoquent. Aucun agent de circulation. Á demain donc ! »

KHATIBI, Abdelkebir, Triptyque de Rabat, Éd. Okad, El Jadida, 2007, p.66

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