Adieu Freud

Adieu Freud !

Un nouveau coup dur a été porté à la thèse de Freud. En effet, après les diverses critiques formulées par Carl Jung, une nouvelle étude réalisée conjointement par deux universités suédoise et sud-africaine a permis de détecter une nouvelle zone dans le cerveau, de 3-4 cm , où les cellules se régénéreraient éternellement.

La nouvelle découverte représente également une lueur d’espoir pour les personnes atteintes de maladies jusque-là incurables, telles que la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, puisque la nouvelle zone découverte contient des cellules souches pouvant jouer le rôle d’un « système de réparation » pour le corps, car il permet de fabriquer des cellules nerveuses jusqu’à l’âge adulte. La théorie qui était en vogue avant cette trouvaille estimait que les cellules humaines cessaient de se régénérer après l’adolescence, et ce, contrairement aux cellules des mammifères, par exemple.

Selon la théorie freudienne, la psychologie et le cerveau se limitaient à trois axes:

Le Ça
Le Moi
Le Surmoi

Freud estime qu’en dehors de ces trois axes, il n’est point de psychologie. Or, cette nouvelle découverte renforce davantage la vision de Jung qui estime qu’outre ces axes, le cerveau humain comporte une dimension archétypale qui lui permet de concrétiser son humanité grâce à une profondeur spirituelle et métaphysique.

L’analyse de Jung contredit la pensée triomphaliste de Freud, selon laquelle l’homme n’est qu’un animal sexuel.

Mais au-delà de spéculations psychologiques, l’enjeu est énorme. Le Freudisme représente un support idéologique au matérialisme : étant donné que l’homme est un animal sexuel, seule compte la matière –abstraction faite des valeurs. Tandis que la lecture de Jung offre une meilleure reconnaissance des systèmes de valeurs.

Au-delà de la valeur scientifique de cette nouvelle découverte, c’est toute la communauté scientifique qui doit exulter. Présentée comme le point culminant d’une psychanalyse qui se déshumanise progressivement pour se médicaliser, le freudisme bloquait de ce fait tout effort de recherche et d’innovation dans ce domaine.

En assénant un nouveau coup au freudisme, le professeur Peter Eriksson et son équipe permettent de sortir de l’imbroglio matérialiste dans lequel l’humanité se trouvait empêtrée.


Jaafar. A.

Le monde ne vaut pas ton corps

Le monde ne vaut pas ton corps !

As-tu vu Venise, ses masques, ses dentelles,
Naples, sa baie, sa chapelle,
Rome, ses forums, ses princesses,
Ses déesses, son luxe, ses richesses ?

As-tu vu Cordoue, ses ponts, ses mosquées,
Amsterdam, ses dames, ses quais,
Tolède, ses tours, ses remparts,
Florence, ses dômes, ses boulevards ?

As-tu vu Malaga, ses liqueurs, ses raisins,
Nîmes, ses jardins, ses vins,
Madère, ses volcans, ses vignes,
Hambourg, ses chantiers, ses cygnes ?

As-tu vu Vienne, sa porcelaine, ses basiliques,
Athènes, ses fontaines, ses portiques,
Saint-Malo, ses châteaux, ses bateaux, son port,
Cologne, ses miniatures, ses œuvres à fond d’or ?

As-tu vu Milan, ses verreries, ses soieries,
Paris, ses quartiers, ses galeries,
Babylone, ses bijoux, ses palmiers,
Le Caucase, ses sommets, ses glaciers ?

As-tu vu Nevers, ses vallées, ses palais,
Lahore, ses perles, ses mausolées,
Madagascar, ses Indiens, ses Malais,
Calcutta, ses nababs, son delta ?

As-tu vu la Guadeloupe, ses fruits, ses plages,
Le Kenya, ses lacs, ses rivages,
Le Paraguay, ses printemps, ses rivières,
Vancouver et ses bras de mer ?

As-tu vu Strasbourg et ses faïences,
La Bohème et ses résidences,
La Sibérie et ses fourrures,
Saint Petersbourg et ses sculptures ?

As-tu vu Colmar, ses horloges, ses musées,
Cap Canaveral et ses fusées,
Rio, ses versants, ses danses, ses chants ?

Non, je n’ai rien vu de tout cela

Mais j’ai vu ton corps nu

Nuit et jour

Et cela me suffit !

Ahmed Ismaïli

Ahmed Ismaïli in « Anthologie de la poésie marocaine d’expression française », éd. Aïni Bennaï, Casablanca, 2006, pp. 91-92

Halte au racisme sur les gradins

Halte au racisme sur les gradins


Le deuxième round du derby délocalisé a livré son verdict. Après une rencontre moyenne mais assez plaisante, les deux pôles du football national se sont neutralisés sur le score de 1-1.

Si les joueurs ont livré un match correct, ce sont les supporters qui ont volé la vedette. Par crainte d’éventuels débordements, un important appareil de sécurité a été mis en place par les forces de l’ordre. Mais les supporters ont démenti tous les pronostics et ont honoré leurs clubs ainsi que les associations qui les encadrent.

Les associations, Rajaouis Sans Frontières et Rouge et Blanc en tête, ont donné l’exemple en termes d’organisation et de structuration. Elles ont en outre fourni un argument supplémentaire contre l’approche sécuritaire en prouvant que seul l’encadrement était à même d’éradiquer les deux véritables gangrènes qui prennent en otage notre football national : la violence et l’hooliganisme.

Exemplaires dans leurs encouragements, révolutionnaires dans leurs animations avec des Tifos géants, les supporters des deux clubs ont offert un spectacle digne d’une jeunesse qui aspire à la modernité. Le décor était trop beau pour être vrai et, comme pour tout gâcher, une fausse note s’est introduite parmi les supporters rouges.

En effet, une banderole à caractère raciste a été levée. Le résultat est regrettable, honteux, mais surtout affligeant. La violence physique a été supplantée chez les rouges par une autre violence, plutôt mentale. Une violence ignoble qui laisse d’indélébiles traces chez ceux qu’elle vise. Un message immonde contre un joueur dont la couleur est conçue, par ces obscurantistes, comme un alibi au racisme, comme un incitant à la haine, au rejet, à l’exclusion, à l’humiliation.

Ce message immonde, ignoble et abject, a pu être dévoilé dans l’indifférence totale, dans l’insensibilité et l’incrédulité des supporters rouges entourant les auteurs de ces messages nuisibles à l'image de notre football et à la réputation de nos supporters.

Les supporters rouges qui se trouvaient à proximité de ces irresponsables groupuscules, ceux qui ont aidé à déployer cette banderole pour ensuite l’applaudir et s’en féliciter, ceux qui en ont repris la photo pour la diffuser fièrement, ainsi que ceux qui ont assisté de manière impuissante et passive à cette expression de racisme, ont une responsabilité directe et morale dans l’apparition de ce message humiliant, dégradant –message que tout sportif se doit de rejeter et de stigmatiser, message que tout wydadi digne se doit de regretter.

En vue de contrer ce phénomène exécrable, la FIFA a décidé de sévir: entre matchs de suspension et déductions de points, cette instance internationale a mis un point d'honneur à sanctionner lourdement les manifestations de racisme dans les stades ainsi que les clubs qui font preuve de passivité face à des supporters peu scrupuleux qui déploient, sans honte ni vergogne, des banderoles à caractère raciste. Et, soucieuse d'engager les fédérations nationales dans la lutte contre le racisme, la FIFA a également décidé de sanctionner celles qui feraient preuve d'inertie et d'immobilisme face à la discrimination raciale.

Peu avant le coup d’envoi de ce 102ème derby, la capitale éthiopienne Addis Abéba abritait la finale de la supercoupe africaine qui a mis aux prises l’équipe égyptienne d’Al Ahly et l’équipe tunisienne de l’Etoile. De géantes banderoles portant l’inscription « Non au racisme » ont été déployées dans le stade, c’est dire tout l’intérêt que la CAF porte à la lutte contre le racisme dans les terrains. Á l’heure du professionnalisme et du respect des critères internationaux de la FIFA, la FRMF gagnerait à se montrer intransigeante face à des supporters qui ont déjà été derrière deux sanctions (huis clos) pour leur club.

Peu avant son départ du Wydad, Lozano avait déclaré : « Le football marocain est pourri ». Lozano est de retour. La pourriture dans les gradins aussi.


Jaafar Amari

Article sur Menara

Le choc des ignorancess

Le choc des ignorances: entretien avec Bruno Etienne

Propos recueillis par Irane Belkhedim

«Arabes et Européens sont les enfants de la même civilisation»

Pourquoi rejetez vous la théorie du choc des civilisations?

Je ne crois pas au choc des civilisations. Le slogan Islam contre Occident masque les véritables enjeux des problèmes géopolitiques stratégiques qui concernent le contrôle du Proche-Orient, des intérêts purement énergétiques et qui sont légitimés des deux côtés par des références culturelles et religieuses.

Mais cette théorie met en évidence les différences culturelles et religieuses qui sont une réalité, non?

Oui, je ne renie pas ces différences, mais je dis seulement que les Arabes et les Européens sont les enfants d’une même civilisation, ils partagent beaucoup de choses communes. D’abord, la bible, le coran et l’évangile. Savez- vous que dans le Coran, il y a 180 occurrences qui renvoient aux textes bibliques et évangéliques ? Dans le coran, il existe un verset qui énonce que le prophète Mohamed est venu confirmer ce qu’ont révélé les autres messies, Abraham, Moise… ..Il n’efface pas ce qui a été dit mais le complète. Musulmans et Chrétiens croient aussi à la prophétie. Secundo, leur mode de raisonnement a comme base le raisonnement grec. Agnostiques, athées, juifs, musulmans, pratiquant ou pas, chrétiens, raisonnent par analogie, par déduction et induction, par la chaîne de légitimité de ceux qui ont écrit. Nous appartenons donc à une seule civilisation, nous dire Islam contre Occident, c’est nous prendre pour des idiots!

Comment expliquez vous que ce slogan déstabilise alors les ces deux mondes?

Ce slogan fonctionne sur la méconnaissance réciproque. Certains Européens et peut-être Arabes aussi, construisent leur imaginaire sur ce qu’est l’Islam et sur ce qu’il devrait être. Ce sont les fantasmes qui définissent l’Islam car ce qui est important ce n’est pas ce qui est vrai mais c’est ce que les gens croient et ce n’est pas du tout la même chose. La quasi-totalité de ceux qui craignent l’Islam comme ceux qui le défendent dit que l’Islam est un. Ainsi, dans la tête de ceux qui ont peur, les musulmans se ressemblent, qu’ils soient de Samarkand, de Casablanca ou de la banlieue parisienne, dès qu’ils ont attrapé l’Islam ou que l’Islam les a attrapés, ils ont les mêmes comportements : ils violent les femmes, égorgent les gens... Ce sont des fantasmes! Un jour une dame me dit que les Européens ne connaissent pas l’Islam, j’ai répondu: Que connaissent les musulmans sur le christianisme et le judaïsme? Ils disent aussi n’importe quoi! Les illusions sociales produisent des effets sociaux!

Comment voyez vous certains incidents qui ont provoqué la colère des musulmans, par exemple, ceux de l’aéroport de Roissy?

Il ne faut pas céder à l’événementiel. Cette histoire présente des faits cohérents et logiques, il est normal que la police surveille de près des bagagistes qui ont été dans des camps d’entraînement en Afghanistan et au Pakistan et qu’elle renforce les mesures de sécurité! Et ce n’est pas contre l’Islam. C’est une information qui n’a pas d’intérêt, par contre, pourquoi on ne parle jamais des 85% des musulmans en France qui se disent laïcs, républicains et qui veulent vivre tranquillement, travailler et emmener leurs enfants à l’école?! Je n’invente rien, ce sont des enquêtes qui l’attestent.

Comment analyser vous le discours du pape Benoît XVI qui a provoqué la colère du monde musulman?

Je n’ai pas pu obtenir son discours traduit de l’allemand au Français que quatre jours plus tard. Et je parie que la plupart des gens qui ont protesté à Munich ce jour-là ne l’avaient pas lu ! C’est l’exemple même de l’immédiateté de l’information qui a poussé ces personnes à manifester sur des fantasmes! Pourtant, dans son discours Benoît XVI a posé un véritable problème, le débat qui secoue actuellement la société européenne, celui de la compatibilité de la foi et de la raison. L’archéologie de la culture européenne et la nécessité de la modernité: l’Europe a-t-elle une culture judéo-chrétienne, laïque ou moderne? Le pape a adressé un discours virulent envers l’Europe en affirmant que les Européens n’arrivent plus à assumer leur chrétienté car l’Europe a égaré ses valeurs centrales de cohésions.

Le pape s’est alors adressé aux Européens avant tout?

Oui. Disons que le pape a décidé de faire de la Daâwa (prédication) auprès des chrétiens européens car son prédécesseur les a abandonnés pour s’intéresser au monde entier. Son intervention est une stratégie politico-religieuse du Vatican qui croit que l’Europe doit se replier sur elle-même et oublier le reste de la planète. Il y a aussi une autre raison qui explique ce discours, le catholicisme est désormais majoritaire en Amérique latine et en Afrique, le prochain Pape sera vraisemblablement de ces deux régions, mais la vieille Europe résiste! Il faut comprendre ces enjeux! Dire que l’Islam n’a pas fréquenté la rationalité universelle grecque est une erreur, une bêtise car nulle n’ignore que les Chrétiens ont connu la pensée et la philosophie grecque grâce aux traductions des savants arabes.

Que doit-on faire pour instaurer des rapports plus confiants et solides entre les deux rives?

La relation Islam Occident se base sur l’ignorance. Les mœurs des uns et des autres ont des cohérences anthropologiques. Au nom de quoi je vais dire à quelqu’un qu’il n’a pas le droit de faire la circoncision ou de manger le cochon!? Je veux dire que celui qui n’est pas dans la même culture devrait essayer de comprendre pourquoi il est cohérent pour l’Autre de manger du cochon et de ne pas être circoncis. C’est important de comprendre car la méconnaissance favorise les fantasmes. Cependant, la connaissance n’est pas non plus facile. Il existe des mécanismes très complexes des deux côtés pour expliquer exactement ce qu’est la culture ou la civilisation. Il faut donc travailler, animer des rencontres, lire des livres des deux rives et former des gens. Toute ma gloire est d’avoir formée des chercheurs qui sont capables d’écouter l’Autre et d’avoir réussi à les déconstruire sur leurs propres préjugés. Il y a aussi la question historique, l’histoire n’est pas écrite de la même façon. En France, un manuel d’histoire franco-allemand vient d’être édité et de signer ainsi la réconciliation entre les deux pays après trois guerres et des millions de morts. Quand est-ce l’Algérie et la France feront pareille?

Irane Belkhedim
(02/02/2007)

La source

« Pourquoi cours-tu après la goutte d’eau ? »

« Fou que n’arrête ni la muraille ni le précipice, je me fragments et m’infinis dans chaque éclat, j’acquiers la fluidité du courant invisible de la lumière, je perce la coquille de ce qui s’agite et bruit dans les affres prénatales, je ne fais plus attention à cette ligne mince, non signalée, au-delà de laquelle le retour devient impossible.

Mais je reviens. Du moins cette fois-ci encore. Parce que je le veux. Parce que j’ai besoin de mille descentes comparables pour voir ce que je n’ai pas vu et ne verrai peut-être jamais.

Je me réveille, littéralement. La tempête s’éloigne. Ce qui est dit est dit. Le nouveau-né est là, dans le brouillon illisible de mon berceau. »

Abdellatif Laâbi

Laâbi, Abdellatif, « Pourquoi cours-tu après la goutte d’eau ? », éd. Al Manar, juin 2006

La différence

« Il n’y a pas de mal à ce que l’on s’oppose sur tel ou tel point dès lors que nous avons bien assimilé les vertus du dialogue, conçu, ai-je souvent dit, comme abandon à l’autre, écoute de sa transparence, découverte progressive des vérités qui n’ont pas la prétention de se présenter en vérité aussi inamovible que la chaîne héréditaire de nos gouvernants. »

Laâbi, Abdellatif, in Pourquoi cours-tu après la goutte d’eau, éd. Al Manar, juin 2006, p.47

Calypso

"Solitaires, issus du zénith, serres de cristal et
bec de foudre,
Les aigles des mers planétaires prennent repos
sur mes roches.
L'ombre de leur vol reploie les dauphins
dans mes cryptes.
Leurs pennes crépitantes lancent des fleurs
de glace sous les pas du soleil.
Ils mangent dans tes paumes les semences de
parole sainte.
Et d'un cri, ailes fermées, plongent dans
L'abîme d'en haut."

Extrait de « Calypso », écrit par Gabriel Germain, in « Anthologie de la poésie marocaine d’expression française », éd. Aïni Bennaï, Casablanca, 2006, p.79

Alain Pellegrini, fin de mision

Alain Pellegrini : "Le 18 février j'espère aller pêcher à la ligne"

Le vendredi 2 février, le général Alain Pellegrini quittera ses fonctions de commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Il passera le flambeau au général italien Claudio Graziano, et se rendra à New York, au département des opérations de maintien de la paix (DOMP) pour un débriefing de sa mission. Le 17, il quittera et l'ONU et l'armée française. Le 18, espère-t-il, il ira "pêcher à la ligne"..

Après trois ans de mandat à la tête de la Finul et sept années passées au Liban, le général Pellegrini partira à la retraite avec le sentiment du devoir accompli, en laissant "un outil satisfaisant" à son successeur. S'il est encore un peu tôt pour dresser un bilan, il énumère cependant des "résultats positifs" : "La zone a été stabilisée et sécurisée, et il n'y a plus d'armes illégales dans le sud du Liban. Nous avons adopté une posture qui nous permet de nous opposer à toutes actions hostiles qui seraient engagées à partir de la zone. Nous avons accru la sécurité de la population par le déminage, même si nous savons que cela durera encore une bonne année pour "dépolluer" l'ensemble de la zone d'opérations."

Le général Pellegrini dispose d'une petite équipe d'officiers qui se rend régulièrement de l'autre côté de la frontière, dans le cadre d'une concertation avec le commandement de l'armée d'Israël. Régulièrement, l'ONU transmet des protestations à Tel-Aviv contre les survols des avions et des drones israéliens, qui, assure le général, restent quotidiens. Jusqu'ici sans succès. Quand ils ont un message à transmettre à l'armée libanaise, qui dispose d'officiers de liaison au quartier général onusien de Naqoura, les Israéliens passent par la Finul. Celui-ci est monté en puissance avec l'afflux de contributions étrangères : il compte désormais plus de 160 officiers.

Le général Pellegrini indique qu'il attend encore des troupes du Qatar, de Tanzanie et de Corée du Sud, pour que ses effectifs soient au complet. Il souhaiterait pouvoir utiliser les six drones SDTI (système de drones tactiques intérimaires, également appelés Sperwer) qui ont été livrés au bataillon français, mais, sans le feu vert de New York, ils sont cloués au sol. Une seule chose est sûre : les informations amassées par les drones ne seraient pas transmises aux Israéliens, même s'ils cessaient leurs survols du Liban. A Tel-Aviv, les militaires sont dubitatifs : "Si la Finul use de drones pour mieux connaître les activités du Hezbollah et le désarmer, très bien. Sinon, quel intérêt ?", demande un officier supérieur.

Le chef de la Finul ne se sent pas concerné par la question du réarmement du Hezbollah : "Je me situe totalement en dehors de cette question, parce que cela se passe au nord du Litani, et que ce n'est pas ma zone. Je n'ai pas connaissance d'armes entrant dans ma zone", insiste-t-il. Comme beaucoup d'officiers français, le général Pellegrini est plutôt admiratif du travail de l'armée libanaise. "C'est une armée très légaliste, note-t-il. Du moment qu'elle n'a pas reçu l'ordre de désarmer le Hezbollah, elle n'a aucune raison de le faire." Que les promesses de livraisons d'armes au Liban n'aient pas été tenues ne le surprend pas. "C'est un peu comme le Téléthon !"

Le Monde du 30 janvier 2007