Un autre monde est possible
« Un État qui n’a pas de véritable responsabilité qui consisterait à devenir un État libre dans sa politique intérieure, devient un lieu de l’oligarchie corrompue des partis et d’une totale confusion, malgré l’énergie intellectuelle des juristes et des spécialistes. […] »
JASPERS, Karl, in JASPERS, Karl et ARENDT, Hannah, La philosophie n’est pas tout à fait innocente, Éd Payot et Rivages, Paris, 2006, p.72
Gemayel's mourners know that in
By Robert Fisk
11/23/06
In the house of mourning, an old Lebanese home of cut stone, they did not show Pierre Gemayel's body. They had sealed the lid - so terribly damaged was his face by the bullets which killed him - as if the nightmares of
But the Maronites and Greek Orthodox, the Druze and - yes - the Muslims who came to pay their condolences to Gemayel's wife, Patricia, and his broken father, Amin, wept copiously beside the flag-draped casket. They understood the horrors that could unfold in the coming days and their dignity was a refusal to accept that possibility.
Down in Beirut, I had been watching the Lebanese detectives - they who had never solved a single one of Lebanon's multitude of political murders - photographing the bullet holes in the pale blue Kia car which Gemayel had been driving, 13 rounds through the driver's window, six of which had broken out through the passenger door after tearing through the Lebanese Minister of Industry's head and that of his bodyguard. But in the family home town of Bikfaya, mountain cold with fir trees and off-season roses and new Phalangist banners of triangular cedars, the black huddle of mourners spoke of legal punishment rather than revenge for Gemayel's murder.
It was a heartening moment. And who would have imagined the day - back in the civil war that now haunts us all again - that the Druze could enter this holiest of holies in safety and in friendship to express their sorrow at the death of a man whose Uncle Bashir was the fiercest and most brutal enemy of the Druze?
Bashir's best friend Massoud Ashkar, a militia officer in those dark and terrible days, spoke movingly of the need for Lebanese unity and for justice. "We know the Syrians killed people during the war," he said to me. "We are waiting to find out who killed Sheikh Pierre. These people wanted to restart a civil war. We must know who these people are."
Ah, but there is perdition in such hopes. With the sadness of those who still expect recovery when all such possibility has been taken away, some of the local Christians gathered in the
"I was asleep when I heard some very mild sounds, like gunshots but not loud enough," a white-haired man told me on the balcony of the old family home where he was born. "Then I heard a crash and several real gunshots. I got up, put on my clothes but didn't see any gunmen. A neighbour went over and came back and told me it was Sheikh Pierre and then I saw him carried from his car covered in blood and put in the back of a van."
Scarcely an hour earlier, Pierre Gemayel had been up in Bikfaya, only
No one mentioned, of course, that this same old granddad Gemayel, a humble football coach, had created the Phalangists as a paramilitary organisation after being inspired - so he told me himself before he died in 1984 - by his visit to the 1936 Nazi Olympics in Hitler's Germany. As usual, such uneasy details had long ago been wiped from the narrative of Lebanese history - and from our journalistic accounts of the grandson's death this week.
Pierre Gemayel Jnr, however, had been an earnest MP as the witness to his death made clear. "You see that house over there with the awnings?" he asked me. "Well an old lady had died there and Sheikh Pierre was coming here to express his condolences to the family." The dead woman's home was scarcely
The Lebanese have been responding to the international outcry over Gemayel's murder with somewhat less rhetoric than President George Bush, whose promise "to support the Siniora government and its democracy" was greeted with the scorn it deserved. This, after all, was the same George Bush who had watched in silence this summer as the Israelis abused Siniora's democratic government and bombed
That little matter of the narrative - and who writes it - remained a problem yesterday, as the Western powers pointed their fingers at
Living in
Assassination timeline
22 November 2006
PM Fouad Siniora asks UN to help investigate Pierre Gemayel's death.
21 November
Gemayel is shot as his convoy drives through
11 November
Five pro-Syrian Shia ministers resign after collapse of talks on giving their camp more say in government.
31 October
Hizbollah's leader, Hassan Nasrallah, vows peaceful protests demanding elections unless there is a national unity government.
12 July * 14 August
Hizbollah captures two Israeli soldiers. At least 1,200 Lebanese and 157 Israelis are killed in conflict.
12 December 2005
Gebran Tueni, anti-Syrian MP and journalist, is killed.
12 October
Ghazi
21 June
George Hawi, anti-Syrian ex-Communist leader, is killed.
19 June
Anti-Syrian alliance led by Hariri's son, Saad, wins poll.
June 2
Samir Kassir, anti-Syrian journalist, is killed.
26 April
Syrian troops leave
14 February
Rafik Hariri, former prime minister, and 22 others are killed by truck bomb.
© 2006 Independent News and Media Limited
الرواية المكتوبة في خطر، و زوالها بات وشيكا، فالثورة التي حدثت في الصورة المتحركة أو المنقولة، لم تترك مجالاً للتفكير أو الخيال
أمين معلوف
روائي لبناني يكتب بالفرنسية
Jeux de barbouzes au Liban
Par M. Saâdoune,
L'assassinat de Pierre Gemayel, ministre libanais de l'Industrie, est un acte indéniablement terroriste qui intervient à un moment délicat de polarisation politique au Liban. L'empressement de Washington - et certains de ses clients libanais - à désigner
Mais cela n'empêche pas de noter, froidement, que Damas n'avait, dans le contexte libanais actuel, aucun intérêt à commanditer un tel crime. Le gouvernement pro-américain de Siniora, détenteur d'une majorité très relative, déjà affaibli par la démission des ministres du Hezbollah et d'Amal, risquait d'être emporté par la décision de l'opposition de recourir à la rue pour obtenir un gouvernement d'union nationale ou la tenue d'élections législatives anticipées.
Ce meurtre n'est donc nullement lié, quoi qu'en disent les médias occidentaux, compulsivement antisyriens, à l'examen par le Conseil de sécurité du projet de tribunal international sur l'assassinat de Rafic Hariri. Il est à lire comme une tentative de bloquer la décision politique de l'opposition de recourir pacifiquement à la rue pour faire tomber le gouvernement.
La décision du Hezbollah et de ses alliés de recourir à des manifestations politiques pacifiques est un acte politique majeur de l'après-guerre. Il met le gouvernement de Siniora, dont la constitutionnalité est désormais fortement contestée, dans une situation intenable. Le Front de l'opposition, articulé autour du Hezbollah, regroupe un spectre politique et communautaire très large. C'est ce caractère pluriel, populaire et national de l'opposition antigouvernementale qui est ciblé par cet acte de stratégie de la tension destiné à provoquer la confusion et à créer, par la violence, une situation d'instabilité qui légitimerait une intervention étrangère. On voit mal
Mais on distingue très clairement le profit qu'Israël et d'autres puissances, qui agissent ouvertement sur la scène libanaise, peuvent en tirer. La guerre d'agression israélienne a montré que la ligne de fracture politique au Liban est entre pro-américains et anti-impérialistes. La bataille politique interne a des dimensions internationales directes. La chute du gouvernement Siniora serait un échec de plus pour les Etats-Unis après l'impuissance d'Israël à liquider la résistance libanaise. Or, ce gouvernement Siniora est dans une position fragilisée, politiquement très amoindri. Dans l'opposition, on retrouve, aux côtés du Hezbollah, de nombreux dirigeants sunnites, mais aussi des leaders chrétiens de poids comme le général Michel Aoun et Soleimane Frangié. Soumis à de fortes pressions, ces deux hommes ont fait preuve de caractère et ont refusé de renier leur alliance nationale et l'objectif d'un gouvernement d'union démocratique ou de législatives anticipées.
A défaut d'avoir pu amadouer les leaders chrétiens d'opposition, l'objectif est clairement de semer le trouble dans leurs bases. En ciblant un ministre chrétien des Phalanges, on cherche à casser la popularité des leaders chrétiens d'opposition en provoquant un réflexe communautaire et à forcer l'opposition à renoncer aux manifestations de rue. C'est l'exercice pacifique du droit démocratique de manifester qui est ciblé par cet acte barbouzard destiné à manipuler la «rue chrétienne», dans un Liban où les services étrangers agissent en force et avec des collusions locales.
Pourquoi Israël s’acharne sur le Liban
Israël a toujours craint le caractère multiconfessionnel du Liban et misé sur sa désintégration. Mais, contrairement aux précédents, ce conflit ne semble pas avoir réussi à y rallumer la guerre civile.
Israël dès sa naissance, en tant qu’« Etat des juifs », pour reprendre le titre du livre de Theodor Herzl, fondateur du mouvement sioniste en 1897, s’est heurté à la survivance plus que millénaire du pluralisme religieux au Proche-Orient, notamment entre chrétiens orientaux et musulmans sunnites, chiites, druzes ou alaouites. En Palestine, en Syrie, au Liban, en Irak, en Egypte, des communautés religieuses diverses, y compris juives, vivent entrelacées (1). Créer dans ce milieu pluriel un Etat exclusivement pour les juifs n’allait donc pas manquer de se heurter à une vive résistance.
Les premiers à s’alarmer du côté arabe, dès le début du XXe siècle, furent les chrétiens de Palestine, du Liban et de Syrie : ils sentirent la menace que faisait planer sur leur propre sort l’avènement d’un tel Etat, fondé sur le monopole d’une communauté alimentée par un apport démographique étranger à la région : les juifs ashkénazes fuyant les persécutions en Russie et en Europe orientale. Aux yeux des communautés chrétiennes orientales, l’entreprise sioniste, appuyée par les puissances coloniales européennes, ne manquerait pas de ressembler aux croisades, et donc mettrait en péril les bonnes relations séculaires entre chrétiens et musulmans du Proche-Orient. Par ailleurs, un tel succès pourrait amener certains, dans les communautés chrétiennes locales, à vouloir jouir du même droit que les juifs venus d’outre-mer à un Etat communautaire chrétien.
Les colons juifs, de leur côté, avant même la création de l’Etat d’Israël, considérèrent parfois les minorités chrétiennes du Proche-Orient comme de possibles alliés. Leur espoir fut cependant déçu : les chrétiens du Grand Liban, établi par
Michel Chiha, un autre Libanais francophone et francophile, brillant journaliste à l’influence politique profonde, mit en garde les Libanais contre la déstabilisation qu’Israël allait provoquer dans tout le Proche-Orient. Il les sensibilisa à l’hostilité que le Liban allait polariser, son pluralisme communautaire en faisant l’antithèse de l’exclusivisme communautaire israélien. Sans doute, celui qui sensibilisa le plus les Libanais au destin difficile de leur pays, confronté à l’épreuve de l’émergence de l’Etat d’Israël, fut un prêtre maronite, Youakim Moubarac, qui consacra son œuvre abondante au dialogue islamo-chrétien et à la place centrale du Liban et de
Il n’est donc pas étonnant de voir l’armée libanaise participer aux combats de la guerre de 1948, aux côtés des autres armées arabes ; en 1949, un accord d’armistice est signé entre le Liban et Israël. Sagement, l’armée libanaise s’abstint de participer à la guerre de juin 1967, durant laquelle Israël occupa le Sinaï égyptien, le Golan syrien ainsi que Jérusalem-Est,
Par ailleurs, l’ampleur de la défaite des pays arabes et l’occupation de toute
En fait, à partir de la guerre israélo-arabe de 1973, le Liban devient le champ de bataille unique de la confrontation avec Israël, les fronts syriens et égyptiens étant totalement neutralisés (3). Ainsi s’ouvre le chemin qui mènera à la conflagration de 1975. Proposé par beaucoup de partis palestiniens comme un modèle pour une future Palestine laïque et démocratique, intégrant juifs, chrétiens et musulmans sur un pied d’égalité, le Liban sombre dans la violence (4).
Une coalition de partis laïques libanais se met en place sous l’étiquette de Mouvement national, solidaire des groupes armés palestiniens. Celui-ci comprend les diverses factions d’obédience nassérienne, largement implantées dans la communauté sunnite, le Parti communiste, le Parti populaire syrien et le Parti socialiste de Kamal Joumblatt, père de M. Walid Joumblatt. En face, le Parti phalangiste, sous l’influence d’un ancien ministre des affaires étrangères, Charles Malik, très proche des Etats-Unis, commence à s’armer et prétend regrouper tous les chrétiens sous l’emblème d’un Front libanais. Ce dernier entend libérer le Liban de l’emprise révolutionnaire palestinienne, soutenue par l’URSS et les pays arabes dits « radicaux ».
Pour Israël, cette conjoncture libanaise, alimentée par sa politique de représailles massives, remet à l’ordre du jour un dessein stratégique datant du début des années 1950 : faire émerger, au Liban, un Etat chrétien allié de l’Etat juif et justifiant la légitimité de ce dernier au Proche-Orient (5). En envahissant le sud du Liban jusqu’au fleuve Litani en 1978, son armée, conformément au vieux plan de David Ben Gourion, met en place une milice de supplétifs débauchés de l’armée libanaise, avec à sa tête un officier chrétien dissident ; cette milice proclame en avril 1979 un Etat du « Liban libre » sur les 800 km2 que l’armée israélienne occupera jusqu’en 2000, en infraction à la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU).
Dans le même temps, bien que l’armée syrienne entre au Liban au printemps 1976 pour arrêter une avance des troupes de la coalition des mouvements palestiniens (6) et du Mouvement national contre les places fortes du Front libanais, les partis composant ce dernier entrent en relation avec Israël avec la bénédiction de Washington. Se met progressivement en place une stratégie commune visant à imposer un changement politique total au Liban : le Parti phalangiste, profitant d’une nouvelle invasion israélienne, prendrait le pouvoir et conclurait un accord de paix avec Israël sous patronage américain ; les mouvements armés palestiniens seraient éradiqués. Cette stratégie se concrétise lors de l’invasion de 1982, au cours de laquelle le général Ariel Sharon assiège Beyrouth de juin à fin août, puis installe un pouvoir phalangiste au Liban, avec la caution des Occidentaux, de l’Arabie saoudite et de l’Egypte.
En pleine agression, le Parlement libanais élit un président de la république phalangiste (Bechir Gemayel), puis, à la suite de l’assassinat de celui-ci, son frère Amine. Sous pression américaine, le nouveau pouvoir signe un traité de paix inégal avec Israël en 1983. Dans le même temps, deux cent mille chrétiens de la zone du Chouf – région montagneuse au sud-est de Beyrouth – sont déplacés par la force : l’armée israélienne avait encouragé les milices chrétienne et druze à s’entretuer, avant de se retirer de cette zone. Quant aux organisations armées des partis laïques libanais, piliers de la résistance à l’occupation depuis 1978, le pouvoir phalangiste les désarme et les pourchasse, avec l’appui de
Faute d’avoir pu être satellisé aux Etats-Unis et à Israël, le Liban s’enfonce dans une spirale de désintégration communautaire. En 1990-1991, en récompense de son ralliement à la coalition anti-irakienne, les Occidentaux en accordent le contrôle à
Adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU en septembre 2004, la résolution 1559 vient remettre en cause le statut fragile du Liban. A la suite de l’invasion de l’Irak et conformément à leur projet de « Nouveau Moyen-Orient », les Etats-Unis refusent de laisser le pays du Cèdre dans l’orbite de l’axe syro-iranien, dont le Hezbollah, selon eux, représente une simple émanation : ils entendent donc l’éradiquer. La résolution condamne toute reconduction du mandat du président libanais Emile Lahoud (considéré comme le principal appui de cette organisation déclarée « terroriste » par les Etats-Unis) ; elle exige le retrait des troupes syriennes, le déploiement de l’armée libanaise au sud du Liban et le désarmement de toutes les milices – entendez le Hezbollah, pourtant qualifié de « résistance » au Liban et dans tout le monde arabe, mais aussi les organisations palestiniennes encore présentes.
Avec un aveuglement peu commun, la diplomatie française prit l’initiative de cette résolution, sans doute afin de se réconcilier avec les Etats-Unis après la brouille sur l’Irak. Mais, du même coup, elle faisait sombrer le Liban dans la pire déstabilisation, le renvoyant à sa situation entre 1975 et 1990 : un espace d’affrontement entre toutes les forces antagonistes au Proche-Orient. Les plans de réoccupation du sud du Liban furent alors mis en route. Parallèlement, les Etats-Unis et
Le Conseil de sécurité se saisira d’ailleurs de l’assassinat de l’ancien premier ministre, adoptant une série impressionnante de résolutions concernant la constitution d’une commission d’enquête internationale, puis celle d’un tribunal international, ainsi que la réaffirmation de la nécessité de voir le gouvernement libanais appliquer la résolution 1559. Cette agitation de l’instance suprême des Nations unies contraste étrangement avec sa passivité, lorsque, en juillet 2006, Israël prend en otage l’ensemble du peuple libanais, détruit des régions entières, dont il assassine les habitants par centaines et condamne des dizaines de milliers d’autres à l’exode...
Décidément, le Liban continue de gêner considérablement Israël et la « communauté internationale », qui soutient ou laisse lâchement se perpétrer cette agression hors normes, parallèle à celle qui est exercée à l’encontre de ce qui reste de
La « guerre des civilisations », cadre théorique de la doctrine de la guerre contre le « terrorisme » et le « fascisme islamique », prêchée par l’administration américaine depuis 2002 ne risque-t-elle pas de plonger à nouveau les Libanais dans une guerre sanglante entre communautés ? La vocation libanaise de terre symbole du pluralisme religieux, qui contrarie tant les Israéliens, pourra-t-elle survivre à ce nouveau coup de boutoir ? Il est certes réconfortant de voir que la majorité des chrétiens du Liban, à la différence de leur état d’esprit en 1975, retrouvent leur patrimoine intellectuel et politique évoqué ci-dessus.
Ancien général en chef de l’armée libanaise qui tenta vainement, en 1989-1990, de bouter
Les sirènes du « clash des civilisations » et la lassitude de tout un pays qui, depuis 1975, supporte seul, avec les Palestiniens, le poids de la machine de guerre israélienne n’auront-elles pas raison, à la longue, de l’admirable résistance de la société libanaise à tous les malheurs qu’elle affronte ? Les nombreuses lacunes de la résolution 1701 du Conseil de sécurité ne vont-elles pas être utilisées pour permettre à Israël et aux Etats-Unis de dicter leur volonté au gouvernement libanais et de s’immiscer dans ses affaires intérieures, comme ils n’ont cessé de le faire depuis l’adoption de la résolution 1559 ?
Nombre de Libanais souhaitent voir leur pays neutralisé dans le conflit israélo-palestinien, coupé de son arrière-pays syrien, devenant ainsi un Monte-Carlo pour riches émirs pétroliers du « nouveau Moyen-Orient » promis par M. George W.Bush. Mais ce vieux rêve pusillanime ne saurait permettre au Liban de faire face aux défis historiques qui lui sont lancés. De plus, le spectre de la guerre civile à laquelle, sous couvert de « démocratisation », les Etats-Unis poussent l’Irak et l’affrontement entre sunnites et chiites que les régimes arabes clients soumis des Etats-Unis attisent dans la région hantent désormais tous les esprits.
Cette désintégration participe des plans israéliens et américains. Elle ouvrirait alors la porte à encore plus de chaos et de souffrances. Le Liban saura-t-il s’en protéger et conserver le formidable élan de solidarité de toutes les communautés face à l’agression ? Seul l’avenir le dira.
Par Georges Corm
Ancien ministre libanais des finances, auteur du Proche-Orient éclaté, 1956-2006, Gallimard, coll. « Folio », Paris, 2006, et de Orient-Occident, la fracture imaginaire,
Le Monde diplomatique septembre 2006
http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=3515
Avec la complicité de Robert Bibeau
Notes
(1) Cf. Histoire du pluralisme religieux dans le bassin méditerranéen, Geuthner, Paris, 1998.
(2) Cf. Youakim Moubarac, un homme d’exception,
(3) La signature par Anouar El-Sadate, sous égide américaine, d’un traité de paix avec Israël (1978) a relancé les violences au Liban ( cf. Le Liban contemporain,
(4) Au cours de son célèbre discours du 12 novembre 1974 devant l’Assemblée générale des Nations unies, Yasser Arafat parlera de son « rêve » de voir émerger « un seul pays démocratique où chrétiens, juifs et musulmans vivront dans un Etat fondé sur une base de justice, d’égalité et de fraternité ».
(5) Lire « La balkanisation du Proche-Orient. Entre le mythe et la réalité », Le Monde diplomatique, janvier 1983.
(6) Un de ses premiers actes sera, au cours de l’été, le massacre du camp palestinien de Tal Al-Zaatar.
J’ai mal
J’ai mal à Beït-Hanoun
J’ai mal les uns après les autres
Aux massacres impunis
J’ai mal aux blessés que l’on achève à bout portant
J’ai mal aux tortures
institutionnalisées
dans les sinistres prisons des maîtres-à-penser
en sous-traitance
chez leurs affidés
J’ai mal aux étiquettes meurtrières
qui sont des appels à tuer
J’ai mal –j’ai peur à la guerre totale
que les fondamentalistes de l’axe du bien
préparent dans le monde entier
Marie-Christine Mouranche
Jeudi 9 novembre 2006
كابوس الامراض النفسية يطارد العراقيين
وكالات
حذر أطباء بريطانيون من أن أعمال العنف تعرض الشعب العراقي لخطر الاصابة بأضرار نفسية خطيرة، حسب ما ورد في مجلة "بريتيش مديكال جورنال" الطبية.
وقال الدكتور مايكل ريتشين الاختصاصي في مستشفى جون رادكليف في اوكسفورد جنوب شرق انكلترا للمجلة "أنه حتى الأن فقد ركز التحالف الذي تقوده الولايات المتحدة على توفير المساعدة الطبية الأساسية للجرحى من المدنيين العراقيين".
إلا انه أضاف أنه يجب توفير المساعدة النفسية بسبب تأثيرات العنف على المدنيين بما في ذلك إصابتهم بالضغط النفسي الناتج عن الصدمة والذي يمكن أن يعرقل الجهود لإعادة إعمار البلد المضطرب.
واستشهد ريتشين بدراسة مثيرة للجدل نشرتها مجلة "لانسيت" الطبية الشهر الماضي واشارت إلى أن أكثر من نصف مليون عراقي قتلوا منذ بدء العمليات العسكرية في العراق في اذار/مارس 2003.
كما نقل عن دراسة أجريت عام 1995 أشارت إلى أن نسبة خطر الإصابة بالضغط النفسي الناتج عن الصدمة في أعقاب التعرض لحادث مأساوي تتراوح ما بين 7.5 الى 72 بالمئة حيث أن من يتعرضون" للصدمات الناتحة عن القتال" أكثر ترجيحا بالإصابة بهذا المرض.
وكتب في المجلة يقول "مع وصول عدد القتلى إلى أكثر من نصف مليون، فلا شك أن أعدادا أكبر من الناس تعرضوا للعنف الشديد".
وتابع "ولذلك فإنه من المرجح أن الشعب العراقي قد يعاني من ضربة مضاعفة أولاً بفقدان جزء كبير من القوة العاملة، وثانياً من الآثار الخطيرة لإصابة الناس بالضغط النفسي الناجم عن التعرض للصدمة".
وأضاف أن "الحواجز الثقافية" التي تمنع الناس من السعي للحصول على المساعدة النفسية ربما تزيد من المشكلة.
وأشار إلى وجود "الكثير من الأدلة" على إعادة بناء مؤسسات العلاج النفسي بعد نزاع البلقان في منتصف التسعينات.
وأضاف "يجب أن نتعلم من دروس التاريخ ونسرع إلى تقديم المساعدة النفسية للمدنيين العراقيين".
وكانت مجموعة من الأطباء البريطانيين حذرت في رسالة مفتوحة إلى رئيس الوزراء البريطاني توني بلير في كانون الثاني/يناير 2003 ونشرت في مجلة "بريتيش مديكال جورنال" ومجلة "لانسيت"، من أن وقوع حرب في العراق قد يؤدي إلى مقتل نصف مليون شخصاً معظمهم من غير المقاتلين.
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