Saturday, June 09, 2007

Destruction des bibliothèques d’al-Quds

Dans le cadre de la campagne « 40 ans d’occupation de la ville d’al-Quds : illuminons les flambeaux de sa résistance », nous voulons éclairer cet aspect important de l’occupation sioniste de la Palestine : l’occupation et la colonisation de la Palestine, dès les premières décennies du XXème siècle, ne furent qu’une destruction systématique de tout trait civilisationnel arabo-musulman en Palestine.

La majestueuse ville d’al-Quds témoigne de cette histoire millénaire où les différentes dynasties musulmanes se sont succédées pour la parer des joyaux les plus beaux de la civilisation musulmane, et notamment de bibliothèques publiques, d’écoles, d’hôpitaux, pour ne citer que des réalisations qui étaient à l’époque rares dans les capitales européennes.

L’invasion barbare sioniste de la Palestine, en s’alliant avec les puissances coloniales européennes, fut un acte de vengeance civilisationnel. Comme en Algérie, où toute une appartenance civilisationnelle a été remise en cause par le colonialisme français, l’invasion sioniste de la Palestine veut effacer toutes traces civilisationnelles du peuple arabe palestinien.

Ci-jointe une étude qui se limite aux entraves et aux destructions des lieux culturels récents de la ville d’al-Quds.

La campagne de destruction sioniste n’a cessé de déverser sa colère contre chaque caractère islamique de la ville sainte d’al-Quds : parfois, c’est la destruction de maisons, d’autres fois, c’est la destruction d’un lieu historique, et parfois encore, c’est la falsification de l’histoire sans compter tous les actes quotidiens qui visent notre patrimoine culturel palestinien.

Ces quelques lignes sont un survol rapide des agressions sionistes contre notre patrimoine qui résiste encore jusqu’à présent. La considération immense dont a joui la ville sainte d’al-Quds pour de nombreux peuples en a fait un lieu de rencontres et de passages. Des étudiants, des ulémas, des rois et des princes, des pèlerins et des marchands se dirigeaient vers la ville sainte, pour s’y installer provisoirement ou pour toujours, faisant de la ville le haut lieu incontestable de la Palestine, avec ses écoles, ses bibliothèques et ses cercles d’études.

Avant la colonisation sioniste de la partie orientale de la ville, plus de 60 bibliothèques publiques contenant des ouvrages les plus divers et des œuvres rares, existaient dans la ville d’al-Quds. Parmi ces bibliothèques publiques, citons : la bibliothèque de la mosquée al-Aqsa, la bibliothèque Khalidiya, bibliothèque du tribunal, Dar al-Kutub al-Fakhriya, la bibliothèque Khaliliya, bibliothèque de l’école Salahiya, bibliothèque de l’institut arabe, bibliothèque de la zawiya Bukhariya, bibliothèque de l’école al-Ashrafiya al-Sultâniya, Bibliothèque al-Budayrî, bibloithèque de l’école Aminiya, etc...

Avant l’invasion sioniste en 1967, les bibliothèques d’al-Quds renfermaient plus de 100.000 ouvrages et plus d’un demi million de documents et registres historiques. Depuis cette date, la ville subit un viol et un vol caractérisés pour effacer ce patrimoine et judaïser cette partie de la ville.

Le professeur Ishâq Budayri a résumé l’ensemble des agressions sionistes dans le domaine des livres et des bibliothèques (Etude présentée au onzième congrès de l’union arabe pour les bibliothèques et documentation, Le Caire, 2000) :

1 - Confiscation de la bibliothèque publique municipale avec tout son contenu qui a été placé dans « la municipalité unifiée de Jérusalem », tout en supprimant de nombreux livres et revues, jugeant qu’ils sont interdits, et qui ont disparus depuis. Les autorités de l’occupation ont défini les critères des ouvrages (livres et revues) pouvant entrer dans cette bibliothèque israélienne.

2 - Les autorités de l’occupation ont interdit l’importation de nombreux livres, ainsi que leur circulation ou leur vente dans les librairies de la ville d’al-Quds ; non seulement les livres politiques furent interdits, mais tous ceux qui traitent de la question palestinienne et de l’histoire du pays, les relations de voyages, la littérature et notamment la poésie.

3 - Les autorités de l’occupation ont imposé une censure draconienne sur les publications arabes et leur diffusion dans la partie orientale d’al-Quds. Des ordres militaires obligent de faire passer toute publication devant l’administration de la censure israélienne afin qu’elle soit autorisée ou non. Ce qui a lourdement contribué à la baisse de la publication dans la ville.

4 - Les bibliothèques de la partie orientale de la ville sont interdites de posséder des ouvrages qui circulent dans la partie occidentale de la ville (occupée en 48, qu’Israël considère comme faisant partie de l’Etat d’Israël), exemple : les ouvrages publiés par l’institut des études palestiniennes et le centre palestinien de recherches se retrouvent dans les bibliothèques des universités israéliennes mais sont interdits dans les bibliothèques de la partie orientale d’al-Quds (occupée en 67).

5 - Les autorités de l’occupation ont fermé plusieurs institutions culturelles dans la ville d’al-Quds, la société des études arabes fut fermée pendant quatre ans, et plusieurs de ses ouvrages et documents furent confisqués, ce qui représente un préjudice incalculable pour cette institution qui a ainsi perdu toutes ses archives, de même que le bureau de l’union des écrivains et d’autres institutions furent fermés.

6 - L’imposition d’une censure draconienne sur les journaux et les revues publiés dans la ville d’al-Quds prétextant la sécurité de l’Etat. Les autorités de l’occupation ont obligé l’ensemble des revues et journaux d’envoyer tous les articles au censeur avant de pouvoir être publiés. Ces mesures de censure ont amené des journaux à paraître avec seulement la moitié de leurs articles.

7 - La confiscation des documents et des registres du tribunal légal de la ville d’al-Quds qui comprennent des documents et des renseignements extrêmement importants concernant les habitants de la ville ainsi que leur vie, depuis 1517.

8 - La politique des arrestations et de déportation, la mise en résidence surveillée, l’interdiction de voyager pour des dizaines d’écrivains et chercheurs et intellectuels de la ville d’al-Quds, notamment, a réduit considérablement l’impact de ces personnalités qui luttent pour la sauvegarde du patrimoine arabe de la ville.

9 - Le blocus imposé sur la ville, en interdisant à la population de la Cisjordanie et de la bande de Gaza de s’y rendre, a privé les enseignants, les chercheurs et les étudiants de mener leurs recherches dans les bibliothèques de la ville.

De son côté, le professeur Kâmil Al-‘Asali (les bibliothèques en Palestine, encyclopédie palestinienne) a dressé la liste des agressions israéliennes contre les livres et les bibliothèques de la ville d’al-Quds, dont voici quelques-unes :

1 - Plusieurs bibliothèques ont été partiellement ou entièrement détruites lors des opérations militaires, telles que celle de ‘Abdallah Mukhlis qu’il avait cachée dans Deir al-Qurbân, mais les troupes sionistes avaient fait exploser ce couvent, et la bibliothèque en entier fut ensevelie sus les décombres. On raconte que les sionistes l’avaient déjà pillée avant la destruction.

2 - L’incendie du dépôt de la société jordanienne de distribution de livres en 1983.

3 - La baisse du nombre des maisons d’éditions en Cisjordanie, de 23 à 4 dont trois se trouvent encore dans la ville d’al-Quds.

4 - Interdiction de construire de nouvelles bibliothèques dans la ville d’al-Quds.

Traduction : Centre d’Information sur la Résistance en Palestine

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