L'albatros
L'Albatros
Mustapha El Kasri, 83 ans, a été tour à tour enseignant, journaliste, maquisard ou diplomate. Il a surtout été et demeure un poète dans l'âme.
« Je n'ai pas fait d'études universitaires. Mon premier métier a été moniteur d'éducation, instituteur », rit-il. Mais ça n'est là que le début d'une longue carrière. Politique puis administrative d'une part, littéraire et poétique de l'autre. Mustapha El Kasri a de ces vies pleines et vécues où de grands moments d'Histoire, de rencontres marquantes et de doux attachements n'ont eu qu'à se mettre bout à bout pour le plaisir de les entendre.
(…)
Pas banal, cet homme aux cheveux blancs, jamais courbé et pas plus mélancolique, à la voix posée, à la syntaxe parfaite et au verbe féroce. Le privilège de l'âge, comme il l'écrit dans l'un de ses pamphlets : « … Nous n'avons plus vingt ans. La rose de la jeunesse est loin de nous. Et nous n'avons plus de genoux pour les plier devant les grands… ». Il n'a jamais cessé d'écrire. De traduire surtout, « des textes qui m'ont plu et que j'ai voulu partager ». Mustapha El Kasri est le premier et seul traducteur arabe de l'intégralité des « Fleurs du Mal » de Baudelaire, publiée chez Gallimard. Baudelaire, poète maudit et ami fidèle. « L'hameçon d'une passion pour la poésie », lu et relu au point de le connaître et de s'accorder à sa musique. L'homme a l'adoration des mots et de la nuance. Un régal que de se perdre dans ce regard qui ne voit plus mais brille encore, tantôt bercé, parfois lardé des vers qu'il égrène, syllabe après syllabe et vous en fait revisiter le sens. Et il n'y a pas eu que Baudelaire… Mallarmé, Saint-John Perse, dont il a traduit « Amers » du « Dialogue des Amants » en vous expliquant que pour le choix du rythme il s'est inspiré d'un verset du coran. « Le Petit Prince » de St-Exupéry, « Les Caractères » de
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